pitoslife

mercredi, avril 11, 2007

Petit corps malade








Ca y est, après trois mois d'absence je suis revenu à Rome avec Mouni. Et un ulcère à l'oeil. Et une otite purulente. Et une dermatite des plis. Pourtant j'ai été gâté comme un roi en France. Mais ce n'est pas de ma faute si je suis un Petit corps malade du neuf trois (93). Le WE dernier mes maîtres m'ont emmené en WE sur la côte amalfitaine. Ca m'a saoulé grave. J'aime plus marcher, ça me fait mal aux pattes. Face à ma détresse ils ont décidé de m'offrir un jouet. Le bonheur, enfin la délivrance... J'étais tellement heureux que j'ai tout bouffé. Depuis je vomis, et mon maître inspecte méticuleusement tous mes dons à mère nature pour voir si je n'ai pas expulsé des bouts de plastique. Ce matin j'en ai vomis un. Ca fait mal. Mouni.Rien il est là et c'est largement suffisant...Bon j'avoue, j'ai développé une certaine tendresse à son égard depuis quelques semaines. C'est étrange. Mais je me sens plus appaisé. Il est con mais il est pas méchant au fond. Idem pour mes maîtres, j'ai appris à leur faire des calins. Ils sont gentils eux aussi, au moindre geste affectueux ils s'émerveillent, poussent des cris, appellent l'autre pour qu'il observe. Pfff...enfin bon ça suffit apparament pas, ils ont pas l'intention de me donner un autre jouet. C'est abusé.Je me suis réfugié dans l'art. Je deviens de plus en plus artistique de jour en jour. Je compose. Mon nom de scène est Petit Corps Malade. Je suis un poète des temps modernes. Je slam.





Chien du macadam

J'avoue que c'est bon de se barrer à la mer ou à la campagne
Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t'accompagne
Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques
Respirer un air meilleur ça change de mon appart neurotique
Est-ce que t'as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt
Est-ce que t'as déjà marché la tête dans l'herbe haute, je voudrais
Surtout pas représenter l'épagneul relou à 4 centimes
Mais la nature nourrit le chien et rien que pour ça faut qu'on l'estime
Donc la nature je la respecte, je lui offre mes excréments divers
Mais c'est tout sauf mon ambiance, j'appartiens à un autre univers
Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile
Là où les poubelles s'empilent, je suis un chien de la ville
Je sens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrine
J'entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime
D'aimer le murmure de la rue et l'odeur de l'urine
J'ai besoin de cette atmosphère pour développer mes narines
Je me sens chez moi à Rome ou Paris, quand y'a plein de monde sur les quais
Je me sens chez moi à Saint-Gratien ou dans le métro New-yorkais
Pourtant j'ai bien conscience qu'il faut être sacrément taré
Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés
Mais j'ai des explications, y'a tout mon passé dans ce bordel
Et face à cette folie, j'embarque mon futur à bord d'elle
A bord de cette pagaille qui m'égaye depuis toujours
C'est beau une ville la nuit, c'est trop chaud une ville le jour
Moi dans toute cette cohue je me promène en laisse
Je me ballade au ralenti et je pisse sur toutes les caisses
D'être ce que je suis, d'être serein, de dominer tous les autres chiens
D'attaquer mon gros Mouni même s'il y est pour rien
Je suis un chien de la ville donc un fruit de mon époque
Je vois des races qui défilent, c'est un vrai melting-pot
Je suis un chien tranquille avec les yeux pleins d'espoir
Je suis un chien de la ville, et j'en retire toute ma gloire